une armée de sans terre s’avance
procession
ombres mouvantes
comme au premier matin du premier homme
ils ont perdu ce qu’ils ont voulu laisser
tout
ont déposé les armes
toutes
restent les corps et le cuivré de l’or qui leur brûle la peau
sans terre tannés d’essentiel
l’humus mange leurs narines,
le ciel dévore leurs yeux
leurs enfants pétris d’espoir
s’enroulent dans le jeu des brindilles
le sexe béant offert à la vie
une armée de sans terre parcourt le segment
région nord
de la clavicule aux reins
du ventricule au sein
ils avancent
contournent les idolâtries
se frayent un chemin dans la turbulence du deuil
tracent la voie nocturne qui soulage les rêves
quand le mercure monte
quand la marée tombe
quand on reste allongés
la douleur de l’errance révolue,
une armée de sans terre
te passe sur le corps
et tu écoutes
silencieux
les aboiements du ciel
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