mercredi 2 décembre 2009

pas de set list et un Moleskine en guise de mémoire

Julie Doiron chante ses chansons comme on fait goûter des confitures. un peu de celle-ci, un peu de celle-là, un peu de celle qu'elle a composée la semaine dernière, un peu de celle que son batteur n'a pas eu le temps de jouer lors de leur unique répétition de la veille, juste avant de prendre l'avion. Julie Doiron ne répète pas. elle fait des musiques. ici comme dans son salon. puis elle parle, puis accorde sa guitare, puis chante, puis parle, puis pète sa pédale, puis s'excuse un peu, mais pas tant que ça. elle se sent comme bourrée, elle n'a pas dormi depuis comme une journée. elle dit des "comme" du Québec à tout bout de champ, ou des "sinon ce serait plate". elle remercie alors que la chanson n'est pas encore finie. elle est drôle. elle est folle. joyeusement, elle m'émeut.

une guitare, une batterie. j'avais oublié qu'avec si peu on puisse remplir tant d'espace.

c'était un concert en solitaire, assise sur les marches de la Rotonde comme une communiante dont les potes sont dans la paroisse d'à côté. j'ai pensé à Oli Day qui m'avait mise sur la piste Doiron un jour de mai, en échange d'une chanson qu'il soupçonnait être écrite par moi. j'ai pensé qu'avant son départ pour l'Argentine il m'avait fait une petite liste des concerts auxquels il ne m'accompagnerait pas. j'ai pensé que la solitude peut être douce dans des moments comme ceux-là, mais que pour le coup j'aurais aimé que d'autres assistent à ce miracle brouillon et instantané.

puis on me touche l'épaule. fraîchement revenu du front et de son entraînement de bowling, Jean-Jacques Dufour s'était faufilé.

la vie est parfois bien faite.

lundi 30 novembre 2009

le morceau que j'aime tellement



il me semble que cette chanson est un chef-d'oeuvre. je ne trouve pourtant personne pour partager mon avis à ce point. dommage...

vendredi 20 novembre 2009

mardi 17 novembre 2009

immobile

c'est mardi. il est 17 heure 34 et déjà mon corps crie "au lit!". c'est mardi et j'écris avec une couverture sur les épaules, une cape. oui, une cape. une cape! dehors c'est une caverne, dedans une pelote de laine. chaud et oppressant. pourtant tout va bien.

j'ai passé l'après-midi à chercher l'élan, le repos dans l'action. l'ordi, le piano, les papiers à trier, les textes à finir, la fin d'un film à regarder: 35 Rhums, Claire Denis. c'est beau mais gris comme l'automne à Bruxelles.

j'ai passé l'après-midi à me dire que tout était possible, que je n'avais qu'à choisir. décider quoi faire, où aller, qui voir pour quelques heures. pourtant rien. pas la déprime, non: rien. c'est étrange ça. immobile. bien là mais absente, étrangère à l'instant, étrangère au désir. étrangère au mouvement. une hélice qui s'élance mais ne décolle pas. j'attends que le train passe.
c'est drôle cette sensation, pas désagréable à vrai dire.

quand le soir tombe dès 16 heures, on peut s'autoriser à la non productivité sur le compte de l'État. ils n'ont qu'à supprimer ce stupide changement d'heure, aujourd'hui je ne peux pas faire plus que rien. et je suis déjà contente de l'avoir admis.

il me restait à écrire ce post inutile qui me fait plaisir. tout à l'heure manger des sushis pour être vraiment contente de moi.
puis rendez-vous sous la couette pour rêvasser à l'été.

jeudi 12 novembre 2009

old memories

une armée de sans terre s’avance
procession
ombres mouvantes
comme au premier matin du premier homme

ils ont perdu ce qu’ils ont voulu laisser
tout
ont déposé les armes
toutes
restent les corps et le cuivré de l’or qui leur brûle la peau

sans terre tannés d’essentiel
l’humus mange leurs narines,
le ciel dévore leurs yeux

leurs enfants pétris d’espoir
s’enroulent dans le jeu des brindilles
le sexe béant offert à la vie

une armée de sans terre parcourt le segment
région nord
de la clavicule aux reins
du ventricule au sein
ils avancent
contournent les idolâtries
se frayent un chemin dans la turbulence du deuil
tracent la voie nocturne qui soulage les rêves

quand le mercure monte

quand la marée tombe

quand on reste allongés

la douleur de l’errance révolue,

une armée de sans terre
te passe sur le corps

et tu écoutes
silencieux
les aboiements du ciel

lundi 9 novembre 2009

st vincent, nom de Dieu!

GRIZZLY BEAR, oui. bon. on aurait aimé aimer plus, aimer mieux. on aurait aimé trembler, frissonner, jouir. on aurait aimé être transporté. on a juste été porté à se laisser aller, à s'avachir en douceur sur les marches de cirque royal. pourquoi tant d'effets dans les voix, pourquoi tant de molesse, pourquoi ces accords saccadés, répétitifs, métalliques dans deux chansons sur trois? pourquoi je dois me contenter d'un 'oui, c'était bien' alors que je voudrais encore en chialer ma mère?

parce que le son d'un album comme celui-là est peut-être difficile à reproduire en live.

parce qu'il y avait ST VINCENT avant Grizzly bear. voilà pourquoi.

je ne sais pas quoi en dire exactement. Annie Clark ne m'a pas émue: elle m'a boostée. guitare électrique, boîte à rythmes, loops. elle, seule. sa voix de fille enamourée d'un actor out of work, un connard quoi. le rugueux des instruments, la candeur des mélodies. l'aérien et la terre. sans séduction, sans s'excuser d'exister, elle fait ce qu'elle a à faire. elle le fait bien. whaw.





jeudi 29 octobre 2009

si j'avais su que Biolay me bouleverserait de la sorte...

les jours passent. l'humeur aussi. c'est le jeu. le cycle ininterrompu dont me parlait Simon il y a quelques jours. la chimie interne dont parlait Arnaud hier soir. trois jours avec pour un jour sans. c'est le jeu, encore. celui qui impose parfois que l'on accepte d'être victime de soi-même. puis ça passe. puis on reste coi, bouleversé par une chanson comme celle-là. seuls, et tellement pas à la fois.


Benjamin Biolay - La superbe

Benjamin Biolay | MySpace Video

mardi 27 octobre 2009

www.pasdedoute.blogspot.com

moment béni. rien ne compte sinon la qualité de l'instant. précieux. joyeux. musical. je danse. dans ma cuisine qui est presqu'à elle seule l'ensemble de mon appart, je danse. assise, couchée, debout: je danse. avec les bras et avec les pieds. avec la tête comme à un concert d'ACDC, avec les épaules comme à un concert de Johnny, avec mes indexes comme si j'étais Eve. je danse. dieu que c'est cool. god que c'est bon! aussi je chante. puis je fais du air clavier. régressif. délicieux. comme une ado. sauf qu'ado je ne faisais pas ce genre de trucs.

tout ça parce que je viens de tomber sur le blog musical de Julien Cayer, un ami de Catherine Doudou Caribou Bélanger que j'ai rencontré à Montréal. merci Julien. je reviens à de vieilles amours, je découvre du bonus.

le soleil descend. le jour est léger sans raison. assez merveilleux pour être mentionné. I guess I'm a lucky person. or just a happy one.




The Sound

Human Highway | MySpace Video


lundi 5 octobre 2009

semi erratum...

Oli, mon p'tit chat.

va falloir que tu te fasses un compte de contributeur pour que l'on sache qui poste quoi sur ce blog...
je reçois des mails qui me demandent si je suis tante! mon cher Thieb est papa d'un joli mémoire qu'il déposera demain, mais pas d'une petite Louise qui sans nul doute est encore plus belle que le bébé de mon frère.

Félicitations vieux.

Cora

NB aux amateurs: Oli est tonton, c'est une chose. mais sachez qu'il souffre atrocement de ne pas être parrain. celui de Paul doit faire gaffe parce que Delloye frise parfois l'usurpation d'identité. allez, faites des mouffets et auréolez-le de l'insigne honneur. il sera parfait dans le rôle.

Piratage enfantin

Non, rien, voilà, je le dis ici aussi. Mon frère est papa d'une sans doute superbe Louise depuis 15h ce lundi 5 octobre. Et je me sens plus.

Voilà, je pense que ce blog sert à ça aussi.

mardi 29 septembre 2009

Défi relevé

On s'est connus 5 jours il y a 2 ans
On est devenus des amis de l'océan Atlantique
On a écrit 2 phrases en vis à vis chacun son tour
On a dû y inclure des mots de Cora
On a aimé le chassé-croisé de nos histoires
On a aimé le chassé-croisé dans nos vies

Cliquez sur le texte pour le voir dans toute sa splendeur.

© Catherine Bélanger et Olivier Delloye 2009

pour ceux qui comme moi n'ont toujours pas trop compris de quoi il s'agit...

La contrepèterie est un jeu de mots consistant à permuter certains phonèmes ou syllabes d'une phrase afin d'en obtenir une nouvelle, présentant alors un sens indécent masqué par l'apparente innocence de la sentence initiale.

lundi 28 septembre 2009

(Quoi) qu'on te prête, ris! // Simon B


Lui :


Ce vieux est un redoutable pulvérisateur. C'est un prêt à tout. Elle lui dit "t'as pas bonne mine", il répond "Pizza Hut ". C'et ainsi qu'il mit la fin à la messe. Quel joli coup, Lulu!

Elle :

Sandrine, c'est pas Paule. Cette femme est la reine de la délation. "Reine, tu aimes quand on voit rien. Mais pourquoi avoir biffer Magritte?"

Eux :

Ces maçons ont draîné les foules.

Nous :

-Quel joli calepin!
-Belle manip', Evelyne!


Quant au week-end du baro
n :

Ce barbecue fut une réussite, on y braisa même une bique!
Fâcheuse Lesse, entre 2 berges, elle vrille!

ndlr :
vous avez trouvé 17 contrepêteries? Bravo, rejoignez-vite le "Luc Etienne fan club"
Vous en avez trouvé plus? On ne vous l'avais pas à fou!
Il vous en manque? Les réponses en échange d'une contrepêterie originale à l'adresse simonberiaux@gmail.com

dimanche 27 septembre 2009

trois mots...

...pour dire que pour un début, les choses se présentent assez bien.

Oli et Cath relèvent le défi. Simon va contrepéter toute la nuit pour nous offrir le meilleur du we ardennais du baron Arnotte. quant à moi, je pense à améliorer la blague du petit cafard afin de la rendre drôle. maintenant que mon coming out humoristique a eu lieu et que j'ai testé mes résistances à l'humiliation, je suis parée. en route pour la gloire. Anthony Kavanagh doit faire gaffe.

NB: pour répondre à la question de Micke, les posts se font dans un premier temps via mon adresse mail (coralinegaye@gmail.com) , ou vous m'envoyer un mail pour connaître le mot de passe et poster vous-même.

bonne nuit,

Cora

jeudi 24 septembre 2009

tentons l'expérience de lire ce post jusqu'au bout--------------il y a de la tartiflette à l'arrivée--------------------

depuis le Québec, je ne sais plus trop quoi raconter sur mon oh combien fameux blogue (écrivent-ils là-bas). plus d'ours, plus de gratte ciel, plus de cabane dans les bois, plus de kilomètres sous un ciel en dentelle, plus d'inconnus aux regards langoureux.

je découvre aussi que j'ai assez peu d'opinion sur les choses, et cela me va. tout ce que je peux écrire, faire, vivre, fumer aussi d'ailleurs, n'est jamais guidé que par mes émotions. si les choses me touchent, je peux écrire de la poésie fleuve que vous n'aurez jamais l'occasion de lire, lucky you. mais si je dois réfléchir et argumenter, ça ne passe plus, c'est chiant, c'est plate (disent-ils là-bas).

on ne peut pas éternellement faire vivre un blog sur le compte de son ressenti personnel et autocentré. ça devient un journal intime, ça n'a plus de sens.

ALORS, j'ai eu une idée: faire de ce blog un truc de groupe, un journal intime collectif, un lieu où tu viens poster la bonne blague dont tu es très fier mais que personne n'a entendue parce qu'elle a eu lieu dans ta tête. un lieu où tu déposes tes sauts d' humeurs, tes analyses géo-politiques, tes haikus hallucinés, tes préparations de cours, tes vidéos de murges du dimanche soir, les enregistrements de tes compos de salon, tes annonces immobilières, tes déclarations d'amour anonymes, tes découvertes myspaciennes, tes photos en flou artistique .... merde, je crois que je viens d'inventer Facebook ... j'aurais dû être plus rapide, ça m'aurait permis de vous inviter tous au resto.

restons artisanaux. faisons dans la simplicité: je pourrais toujours offrir une bonne pasta fredda à ceux qui veulent encore en manger.

en vérité, le concept n'est pas ben ben original ... une autre revue en ligne, un p45.ca de seconde zone... mais le but serait de proposer quelque chose d'assez pourri et de suffisamment spontané pour qu'un ton général et décalé se dégage de tout ça. pour que personne ne se sente obligé d'être Jean d'Ormesson ou Freddy Mercury pour poster quelque chose ici. pour donner envie à certains de sortir de leur tiroir le roman d'anticipation qu'ils ont écrit à quinze ans, à d'autres de mettre en avant leur talent de critique musical, à d'autres encore d'avouer qu'ils souhaiteraient manger de la pasta fredda encore au moins une fois dans leur vie....

que ceux qui aujourd'hui ou dans une prochaine vie veulent faire part de leur contribution me contactent ici coralinegaye@gmail.com

pour le reste, j'ouvre solennellement le bal en faisant la demande publique à Oli DAY et Catherine B. de pondre en commun et malgré l'océan qui les sépare une note (thème libre, format libre) qui contiendra les termes suivants: 'carotte dans...', profil d'une oeuvre, peau d'orange, agoraphobe, Duracell et 'tel et tellement'. ils ont jusqu'au mercredi 7 octobre pour se manifester.

il va sans dire que je suis également d'accord de me prêter à ce genre d'affront idiot.

ils ont aussi le droit de refuser. dans ce cas, et si personne ne m'envoie jamais rien, je continuerai mes petits posts sporadiques en toute bonhomie. puis je finirai bien par suicider ce blog au détour d'un chemin de campagne en me disant que la vie est courte et que le temps passe.

let's do it. ce serait marrant.

cora



ah ah.

je répète: let's do it, ce serait marrant.